C'est assez proche de l'hypochondrie (peur d'être malade), mais dirigé contre un problème plus précis : ici, les dents.
Une phobie à part entière
La peur panique d'avoir mal aux dents peut pousser l'odontophobe à se méfier de façon obsessionnelle, de tout ce qui pourrait leur nuire : sucreries, tabac, thé ou café, etc. Il peut aussi se laver les dents et/ou recourir aux produits antiplaque, etc. de façon abusive, tant sa crainte que des bactéries puissent les abimer est grande. L'abus de produits antiplaque étant une cause possible de modification du microbiote buccal et à terme, de troubles métaboliques, cet excès d'hygiène n'est pas forcément positif. En revanche, l'odontophobe va plutôt deux fois qu'une chez le dentiste, ce qui est plutôt une bonne chose d'autant que ce dernier peut le conseiller.
Thérapies comportementales
Le plus difficile est sans doute d'admettre sa phobie. Mais une fois admis son trouble, il est possible de s'en débarrasser s'il devient trop gênant, avec l'aide d'un psychothérapeute, psychologue ou médecin. Les thérapies comportementales réalisées en complément des techniques de relaxation sont plutôt efficaces sur les phobies en général. Pour cela, le psychothérapeute peut utiliser diverses méthodes, par exemple, la technique de l'exposition progressive où il demande de lister ce qui fait peur, du moins angoissant au plus angoissant (par exemple, mâchouiller un chewing-gum pour le moins angoissant et faire un repas sans possibilité de se laver les dents à la suite, pour le plus inquiétant). Ensuite, le psychothérapeute apprend au phobique comment se relaxer et une fois cette technique maîtrisée, il lui demande de faire ce qui l'angoisse le moins (mâchouiller un chewing-gum dans cet exemple) et de recourir à la relaxation jusqu'à ce que cette action ne provoque plus de peur panique. Il passe alors à une autre étape et ainsi de suite, jusqu'à arriver à ce qui lui fait le plus peur (manger sans se laver les dents immédiatement après, dans cet exemple). Lorsqu'aucune de ces étapes ne déclenche plus d'angoisse et que la personne se rend compte qu'elle ne souffre pas aussitôt d'un mal de dents catastrophique, c'est gagné. Bien entendu, les exercices proposés pour surmonter la phobie n'ont pas vocation à être poursuivis : après un repas, il est tout de même préférable de se laver les dents ou à défaut, de mâcher un chewing-gum, même si ne pas le faire ponctuellement une fois ne déclenche pas un cataclysme !
Sources :
Int J Dent Med Res : «Aspects of Odontophobia», H. Singh and al., 2015;1(6):210-212, https://www.ijohmr.com/upload/Psychological%20Aspects%20of%20Odontophobia.pdf.
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