Un examen rapide et indolore
L’examen du fond d’œil est réalisé par un ophtalmologiste avec des instruments d’optique (lentilles, microscope, etc.). Il permet d’observer les structures de l’œil situées en arrière du cristallin, et particulièrement la rétine. Cet examen peut se faire avec ou sans dilatation préalable de la pupille (rétinographie non mydriatique). En cas de doute ou si des anomalies sont découvertes, le médecin peut opter pour une dilatation de la pupille afin de mieux voir la totalité du fond d’œil.
L’examen dure entre 5 et 10 minutes et est totalement indolore. Tout au plus le patient peut-il ressentir :
- en cas de dilatation de la pupille, une sensation temporaire de picotements au moment de l’instillation de collyre dans ses yeux, voire un goût désagréable dans la bouche qui ne dure que quelques secondes. Par ailleurs, la dilatation de la pupille peut entraîner une simple gêne visuelle sans douleur qui disparait au bout de quelques heures ;
- en cas d’absence de dilatation de la pupille, un léger éblouissement
Les différentes techniques utilisées
L’examen du fond d’œil peut être réalisé selon trois techniques différentes :
- Fond d’œil par ophtalmoscopie indirecte (ou « à image inversée »)
Peu utilisée de nos jours, cette méthode permet d’obtenir une image inversée de tout le fond de l’œil, et d’observer le relief de la rétine. Pour cela :
- Le médecin pose sur son front un ophtalmoscope binoculaire (appareil optique utilisé ici comme source lumineuse).
- Il demande au patient de s’asseoir face à lui et de fixer un point dans la pièce de consultation.
- Il allume sa lumière frontale. Puis, il prend une puissante lentille convergente (faisant converger les rayons lumineux) et la tient à bout de bras, entre lui et l’œil. Ainsi, une image de la rétine se forme sur la lentille, et le praticien peut l’étudier.
- Fond d’œil par biomicroscope (ou « lampe à fente »)
Cette technique permet d’analyser très finement les détails du fond de l’œil. L’examen comprend plusieurs étapes :
- Le médecin fait asseoir le patient devant une lampe à fente (microscope produisant un faisceau lumineux qui éclaire l’intérieur de l’œil).
- Le patient doit positionner son menton et son front sur les supports prévus à cet effet, et regarder la direction indiquée par l’ophtalmologiste.
- Grâce à la lumière, l’ophtalmologiste peut observer les yeux du patient à travers le microscope. Pour obtenir l’image de la rétine, il doit utiliser aussi :
- soit une lentille simple adaptée, qu’il tient à la main entre le microscope et l’œil du patient (à distance de celui-ci) ;
- soit une lentille (aussi appelée « verre de contact d’examen », « verre à trois miroirs » ou « verre de Goldmann »). Celle-ci s’appose directement sur l’œil, par l’intermédiaire d’un produit de contact visqueux. Si le médecin utilise cet instrument, il peut insensibiliser la cornée au préalable, avec un collyre anesthésiant dont l’effet dure quelques minutes. Ainsi, l’examen sera totalement indolore. Ensuite, au moment de la pose du verre, l’ophtalmologiste demande au patient de garder l’œil bien ouvert et de ne pas reculer la tête. De cette façon, il est en mesure d’observer l’intégralité de la rétine et de son relief.
- Examen du fond d’œil par photographie numérique, sans dilatation de la pupille
L’examen du fond d’œil par photographie numérique sans dilatation de la pupille (au moyen d’un rétinographe non mydriatique) est fréquemment utilisé dans les pays du Nord de l’Europe depuis quelques années. Ce nouveau mode de dépistage est aujourd’hui possible en France. Il est simple, rapide, indolore et pris en charge par l’Assurance maladie.
Si le dépistage révèle des signes de maladies, un bilan plus approfondi doit être programmé pour confirmer ou non le diagnostic, et le cas échéant, orienter vers la prise en charge la plus adaptée
Parmi les examens complémentaires pouvant être prescrits, on peut citer :
- l’OCT (Optical Coherence Tomography ou tomographie par cohérence optique) qui permet de visualiser des structures anatomiques en coupe et d’obtenir des images précises de l’étendue et de la localisation des atteintes de l’œil, en cas de DMLA par exemple ;
- l’angiographie à la fluorescéine qui consiste à prendre des photographies du fond d’œil après avoir injecté un colorant fluorescent (la fluorescéine, le vert d’indocyanine) dans une veine, en général au pli du coude. C’est aujourd’hui la technique de référence pour connaître l’état des vaisseaux du fond d’œil et principalement de la rétine ;
l’angiographie OCT qui est une nouvelle technique combinant les avantages des deux examens précités : offrir le confort de l’OCT (pas d’injection) et la qualité de visualisation des vaisseaux de l’angiographie. L’angiographie OCT permet ainsi une visualisation en 3D des vaisseaux.
Cet article a été écrit par le Docteur Bruno Assouly.
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