Sur le plan qualitatif, c'est franchement mauvais
Les sons compressés donnent l'impression d'une musique monocorde sans saveur puisque les nuances sont gommées. Pourtant, sans que l'on soit au courant et à moins d'assister à un concert avec des musiciens jouant en direct, ces sons compressés ont envahi notre quotidien : radio, télé, jeux vidéo, etc., ils sont partout, pour être mieux entendus et pour des raisons de praticité pour ces supports, mais sans intérêt pour l'usager. Car en plus d'être fades, ils pourraient présenter un danger pour notre audition.
Pas de récupération pour nos cellules auditives
Selon une équipe de l'Inserm de Clermont-Ferrand qui a mené l'enquête en faisant écouter des musiques compressées versus des musiques originelles à des cochons d'Inde (leur système sensoriel auditif est proche du nôtre !), les sons compressés sollicitent en permanence les cellules auditives qui ne parviennent plus à récupérer. Cela provoque ainsi une grosse fatigue auditive. En effet, tous les silences ont été supprimés ! Les oreilles, sur-sollicitées, deviennent alors plus vulnérables aux agressions sonores. C'est un cercle vicieux et les chercheurs craignent qu'à terme, des pertes auditives permanentes ne soient à déplorer.
Un risque de ne plus prêter attention aux sons faibles dans la vraie vie
Étant donné qu'après compression, les sons les plus faibles d'une musique deviennent forts à leur tour, l'oreille est de moins en moins habituée à prêter attention aux sons de faible intensité et aux chuchotements. Personne ne sait encore si cela peut avoir des conséquences, mais chez des enfants qui auraient connu uniquement des sons compressés (omniprésents depuis quelques années), la question peut se poser. En attendant d'en savoir plus, encourager ses enfants à écouter les sons de la nature (d'autant qu'ils sont ponctués de vrais silence), les emmener écouter des chorales ou des concerts (sans play-back) est donc une bonne idée !
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Source : Étude de 2022 à paraître, de l'Inserm et de la faculté de médecine de Clermont-Ferrand.
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