Quand les sons deviennent dangereux…

Quand on est à moins de 80 décibels, il s’agit de sons qui laissent nos oreilles en sécurité. En dessous de 80 dB, il n'y a aucun risque pour l'oreille, quelle que soit la durée d'exposition. Cela correspond à une voix parlée normale, au bruit d’une salle de classe par exemple.

Même un son qui n’est pas épouvantablement puissant, donc pas si gênant peut se révéler toxique pour les oreilles s’il dure longtemps.
Entre 80 et 90 dB décibels on approche de la zone de nocivité des sons, mais les risques sont limités à des expositions de très longue durée.
Ainsi à partir de 80 décibels, il ne faut pas être exposé plus de 8 heures par jour.
Quand le son monte à 85 décibels, 2 heures sont un maximum à envisager.
Pour 92 décibels, 30 minutes par jour sont un maximum pour ne pas léser l’audition !
C’est pourquoi, la législation sur l'exposition au bruit au travail limite à 85 décibels l’intensité des sons en milieu professionnel. Elle est bien appliquée dans certains environnements (aéroports, usines...), mais pas forcément pour certains ouvriers du bâtiment ou de la voirie et encore moins en environnement privé pour les bricoleurs qui utilisent une perceuse à percussion, une tronçonneuse, ou d’autres machines bruyantes sans protection !

On comprend bien que pour certains sons, il faut plusieurs heures pour qu’ils représentent un danger. Si ces heures se répètent chaque jour, pendant des semaines ou des mois, un son au départ peu agressif peut finir par devenir très toxique.

• Plus le son est puissant plus il présente de risques de toxicité pour l’audition.
• Pour 92 décibels, 30 minutes par jour sont un maximum pour ne pas léser l’audition !
• Pour 95 décibels, c’est 15 minutes par jour.
• Pour 101 décibels : 4 minutes par jour !
• Et pour 107 décibels… 1 minute par jour.
• On voit bien que la législation qui limite à 105 dB le bruit dans les discothèques protège bien le voisinage, mais pas vraiment les clients qui sont exposés à des dégâts auditifs.
• De même, les lecteurs MP3 sont limités à 100 décibels, mais cela ne semble pas suffisamment protecteur !

Une explosion est plus dangereuse qu’un son de même puissance s’installant plus lentement. En effet, lorsqu’elle se trouve confrontée à un son très puissant, l’oreille se protège par un réflexe, le réflexe stapédien. Les osselets atténuent la puissance du son, l’absorbent en partie, ce qui permet de protéger l’oreille interne et ses cellules sensorielles très précieuses. Si elles sont précieuses, c’est qu’elles ne peuvent pas se renouveler si elles meurent.
Mais ce réflexe de protection, même s’il est rapide, a besoin de 90 millisecondes pour se mettre en place, dès 85 à 90 décibels. Aussi quand un son atteint une très forte intensité en moins de 90 millisecondes, il peut entraîner une surdité brutale, car il peut léser définitivement les cellules sensorielles auditives. C’est le traumatisme sonore aigu. Ces sons très intenses et brusques peuvent également entraîner une déchirure de tympan par l’effet de souffle (lors d’une explosion).

Les sons, même non dangereux pour l’oreille peuvent néanmoins se révéler dangereux pour une personne. En effet, si un son masque un signal d'alerte, s’il perturbe la communication orale et donc un message important, s’il détourne l’attention, il peut provoquer des accidents parfois graves.

Un son gênant de manière chronique peut aussi avoir pour effets d’augmenter la tension artérielle, de gêner le sommeil, d’entraîner des stress, de diminuer les performances cognitives.

Pendant les trois derniers mois de grossesse, l’oreille de l’enfant à naître devient très sensible aux bruits riches en basses fréquences. Les sons inférieurs à 250 Hz traversent ce qui protège naturellement l’enfant :  les parois abdominales et utérines, le placenta et le liquide amniotique. Ces sons sont potentiellement dangereux pour l’audition des enfants à naître.

C’est bien sûr une autre histoire, mais lorsque nous parlons le contenu de nos paroles peut blesser, voire tuer!

C’est le cas par exemple d’une critique blessante, une remarque agressive, des injures, des paroles de dévalorisation, des menaces, du chantage, de manipulation, etc. Il est évident que le contenu des paroles peut également devenir dangereux!

Au total, il est bon de rester attentif pour garder nos oreilles et leurs capacités d’audition en bonne santé le plus longtemps possible…

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Sources :
- explorations fonctionnelles de l’audition. Dr F. Tankéré
- Bruit : attention danger ! Protection Cochlea.org http://www.cochlea.org/bruit-attention-danger-!-protection
- INRS https://www.inrs.fr/risques/bruit/effets-sante.html
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