Comment cela se passe en pratique ?
La personne en attente d'une greffe de cornée est inscrite sur une liste d'attente (la cornée est le seul tissu pour lequel cette inscription est nécessaire). Chez les donneurs décédés, la cornée est le tissu le plus prélevé (plus de 95 % des donneurs de tissus sont des donneurs de cornée). Le prélèvement peut se faire directement en chambre mortuaire à condition d'être réalisé dans les 24 h suivant le décès. Ce qui est prélevé est un tissu très fin et aucunement l'œil dans sa globalité de sorte qu'au funérarium, pour les proches venus rendre hommage à leur mort, cela ne change rien. Il n'y a que lorsque d'autres prélèvements d'organes sont envisagés que cela se passe dans un bloc opératoire.
Direction la banque de cornée
Les banques de tissus qui reçoivent ces cornées ont en charge de vérifier leur qualité et leur sécurité sanitaire. Environ la moitié des cornées prélevées ne passent pas ce barrage, le plus souvent parce que la qualité du tissu du prélevé est insuffisante ou parce que la personne avait une maladie la contre-indiquant, comme une pathologie neuro dégénérative par exemple. En revanche, l'âge n'est pas un frein en soi. La greffe doit intervenir dans un délai de 30 jours au maximum après prélèvement. Il est parfois possible de faire deux greffes à partir d'un seul prélèvement : l'une avec la couche antérieure de la cornée et l'autre, à partir de la couche la plus profonde (cela dépend des besoins du receveur).
Chacun est présumé donneur en l'absence de refus exprimé
C'est la loi, mais en pratique, si la famille s'y oppose, l'équipe chirurgicale de prélèvement n’insiste pas. C'est pourquoi il est conseillé à chacun de parler, de son vivant, de sa volonté ou non de donner ses tissus et organes après sa mort, pour sauver la vue ou la vie d'autres personnes, afin que la famille sache comment réagir.
Bientôt une cornée artificielle ?
C'est en tout cas la promesse d'une équipe de chercheurs israéliens qui a développé un implant (Kpro) dont les premiers résultats sont prometteurs, mais cela pourrait demander encore des années avant d'être mis sur le marché. En attendant, les greffes de cornée - et donc les dons ! - restent indispensables.
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Source : Agence de la biomédecine : «Rapport médical et scientifique du prélèvement et de la greffe en France», 2016, www.agence-biomedecine.fr/annexes/bilan2016/donnees/prelevement/02-cornee/synthese.htm.
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