Un rendez-vous par téléphone et par mail…
J’ai choisis un audioprothésiste partenaire du réseau de soins Carte Blanche. Au téléphone, j’ai expliqué à l’audioprothésiste que je souhaitai prendre un rendez-vous. Il m’a demandé d’envoyer par mail sécurisé mon dossier médical. Pratique. Puis, il m’a posé quelques questions. Je lui ai expliqué que je voulais des appareils rechargeables et non à pile. En effet, j’ai lu « La vie en sourdine » de David Lodge et je n’ai pas envie de me trouver à court de piles à un moment important me laissant dans le silence tout le week-end (ça arrive toujours le vendredi soir !).
Il m’a répondu : « mais l’appareil sera plus volumineux, moins discret ».
Aucune importance, je voulais un appareil visible, rose ou vert fluo, je trouve ça épouvantable que l’on puisse avoir honte de mal entendre et de vouloir le cacher ! C’est encore le cas, comme pour les lunettes en 1900. Aujourd’hui, les lunettes, c’est un accessoire de mode.
Il m’a dit OK et j’ai eu mon rendez-vous.
Le jour J premier essai de l’appareil auditif
Après m’avoir mis un casque et fait écouter des sifflements, bourdonnements, ronronnements, il m’a placé les deux fameux appareils. Il les a mis en route, et là, surprise. « Mais j’entends comme si vous parliez dans un micro ». Réponse : « c’est normal, les appareils auditifs, ce sont comme deux haut-parleurs ! » Sensation étrange d’une voix un peu métallique. J’ajoute : « Mais c’est beaucoup trop fort ». Il m’explique que c’est parce que je ne suis pas habituée ! Il faut que le cerveau s’habitue à entendre plus fort. « Je vais vous le régler pour partir d’un son moins fort et pour que chaque jour, le son soit un peu plus fort. » On le règle sur l’ordinateur. C’est un peu magique.
Quand j’ai passé ma main dans mes cheveux pour remettre une mèche derrière l’oreille, ça a fait « scroooouuuutch », un son étrange comme un frottement. C’est comme ça, paraît-il qu’on se rend compte que l’appareil fonctionne.
Je m’apprêtais à ressortir avec une jolie boîte argentée dans laquelle il suffit de placer les appareils la nuit pour les recharger. C’est un chargeur en forme de boîte. Pratique.
J’ai demandé encore :
- Existe-t-il des appareils reliés à un Smartphone ? Pour augmenter ou diminuer le son ?
- Oui ! Ce sont les appareils MFI (Made for iPhone). Si cela vous intéresse, pour le prochain rendez-vous, je peux vous en commander un pour l’essayer. Et en plus, cela sert d’écouteur, quand quelqu’un vous appelle au téléphone, vous décrochez et vous entendez directement la personne parler dans vos oreilles. Vous n’aurez plus besoin d’écouteurs ni de placer votre téléphone contre une oreille.
- Génial, c’est ça qu’il me faut. OK pour la prochaine fois.
Astuce : Pour ce rendez-vous il faut penser à apporter un chèque qui sert de caution au prêt de l’appareil.
Je suis repartie avec mes deux haut-parleurs dans les oreilles. J’entends le bruit du vent et surtout, dans le métro, j’intercepte bien plus les conversations. Ce n’est pas tellement agréable, j’ai l’impression d’être une espionne ! J’ai l’impression que l’appareil ne tient pas si bien que ça et que quand je remets une mèche de cheveux (ça m’arrive souvent) il pourrait tomber. Surtout que je porte mes lunettes de soleil quasi en permanence, alors, avec les branches des lunettes, mes cheveux et les appareils auditifs, ça se bouscule derrière mes oreilles !
La recharge des appareils
Le soir au coucher, je place mes deux appareils dans la petite boîte, bien connectée au courant. Ça marche, la lumière s’allume pour me dire qu’ils sont en charge.
Le lendemain matin, je place mon appareil, mais je m’y prends mal. Je dois d’abord placer le droit, puis le gauche. Je fais le contraire. Je recommence, je place le droit, puis, quand je place le gauche, j’entends une musique de quelques notes. Cela signifie que l’appareil gauche et le droit sont connectés par Bluetooth et que ça fonctionne. Hé oui, j’ai le Bluetooth entre mes deux appareils parce que je n’entends pas du côté gauche. Les sons venant de ma gauche sont envoyés dans mon oreille droite. Comme ça, je risquerai moins de me faire écraser par une voiture, comme ça a déjà failli m’arriver plusieurs fois, puisque du côté gauche, je ne l’entendais pas arriver !
Je raconte à mon fils un peu « geek » que je vais avoir un appareil qui sert aussi d’écouteurs pour téléphone ou écouter la musique. « J’en veux un aussi » me répond-il ! Finalement, les appareils auditifs, ça va peut-être devenir tendance !
Essai du deuxième appareil
Ce nouvel appareil doit être connecté à mon téléphone. L’audioprothésiste me montre comment ça marche. Après plusieurs essais, c’est connecté. Il suffit maintenant que je clique trois fois sur mon bouton de téléphone pour qu’apparaisse la mention « appareils auditifs ; je clique et je peux monter ou abaisser le son. Pas mal ! Je repars avec.
Et quand je téléphone maintenant, j’entends la personne parler dans mon appareil. Néanmoins, je dois tenir le téléphone assez près de ma bouche, sinon elle, elle ne m’entend pas !
Quand il y a vraiment du bruit, j’ai beau baisser le son au minimum, c’est encore trop fort. Total, je suis plus gênée par le bruit qu’auparavant, sans possibilité de mettre des bouchons d’oreille pour atténuer cette gêne.
Il manque une possibilité d’atténuation du bruit pour que ce soit vraiment confortable.
Ce nouvel appareil ne possède pas de boîte. Le soir, je dois simplement poser les appareils sur un support, sans les enclencher, et ils se rechargent par induction. C’est plus moderne, mais… bien moins pratique. La première nuit, comme je les pose à recharger sur ma table de nuit (à côté de mon iPhone), je les retrouve par terre. J’ai dû bouger en dormant et comme le support pèse environ 5 grammes, il suffit de l’effleurer pour qu’il tombe !
La panne !
Au bout de 2 jours, mon appareil ne fonctionne plus. Aucun son. Je ne sais pas pourquoi. J’essaye de le recharger, il a l’air de refonctionner, mais pas longtemps peut-être 30 minutes. J’entends un son très très lointain, bien moins fort que sans appareil. L’audioprothésiste m’avait dit que je n’avais normalement besoin de rien faire que de le mettre à charger le soir. Pourtant, j’essaye de l’allumer et de l’éteindre plusieurs fois (il y a un bouton sur chaque appareil), mais toujours rien.
J’appelle l’audioprothésiste en demandant si mon appareil se décharge trop vite. Non ! Quand il est déchargé, on n’entend pas au loin, on n’entend rien du tout.
Je reprends rendez-vous, on m’en propose un rapidement courant de la semaine suivante.
Essai du troisième appareil
Rendez-vous pour changer d’appareils. Et ça m’a l’air bien laborieux !
D’abord premier essai, ça ne fonctionne pas. Il faut s’y reprendre à plusieurs reprises pour y parvenir. L’audioprothésiste utilise des outils minuscules, style tournevis. Puis ça fonctionne.
Je repars avec et 2 heures plus tard, j’entends plusieurs fois une musique. J’appelle l’audioprothésiste pour savoir ce dont il s’agit. C’est parce qu’il est déchargé. Je me dis qu’il aurait quand même pu le charger avant de me le donner non ?
Du coup, pas d’appareil encore ce jour-là !
Le lendemain, il est rechargé (il n’est pas tombé de ma table de nuit), le son fonctionne, mais… il ne se connecte pas à mon téléphone. Je l’éteints et le rallume au moins 6 ou 7 fois avant de le voir fonctionner à nouveau. Pas génial comme système. J’imagine une personne âgée, pas habituée à l’informatique, je comprends pourquoi ces systèmes ne font pas un tabac, car les malentendants sont surtout des personnes âgées !
C’est pour cela qu’il existe plusieurs types d’appareil qui correspondent aux besoins auditifs mais également à nos différents modes de vie.
Et 2 jours plus tard…
Je dois subir une anesthésie générale pour un examen. Préconisations : pas de lentilles de contact, pas d’appareil auditif. Je laisse donc mes appareils chez moi, encore une journée sans. Et au fait, les appareils roses ou vert fluo existent uniquement pour les enfants. Dommage !
Quelques jours plus tard, dans le métro, un homme chante avec sa guitare. C’est atroce, tant la musique que les paroles. Il a dû tout composer lui-même. Je baisse le son à zéro sur mon téléphone. Ouf, j’entends moins. Comment font ceux qui ne peuvent pas le faire ?
J’ai l’impression d’entendre plus fort, mais pas forcément mieux.
Cependant, mon fils me dit : « là, maman, avant, tu ne m’aurais pas entendu ». Il était derrière moi dans la cuisine. Et c’est vrai. Donc j’entends mieux quand même !
Il paraît que le cerveau s’habitue à mieux entendre et que porter des appareils auditifs prévient l’aggravation de la perte auditive. J’espère qu’il en sera ainsi pour moi…
Crédit image : ©Adobe stock