L'entorse en pratique
Les ligaments sont des tissus fibreux résistants ayant pour fonction d'unir les os entre eux. Ils sont placés de chaque côté des articulations afin de les maintenir en place.. Ils sont peu extensibles afin de bien remplir leur fonction. Une distension violente risque donc de les léser. Cette distension provoque une douleur vive au niveau de l'articulation, un gonflement, voire un hématome. Ensuite, l'évolution de l'entorse dépend de la gravité de la lésion.
Les entorses les plus fréquentes surviennent au niveau des chevilles. Mais les genoux et les poignets ne sont pas épargnés, par exemple lors de la pratique de ski, de football, de basket ou de volley-ball.
Entorse bénigne ou foulure
La foulure de la cheville survient typiquement en marchant sur une surface irrégulière. Elle se produit souvent en pratiquant certains sports. Elle résulte d'un étirement brutal du ligament, sans rupture ni arrachement. L'articulation touchée est très douloureuse avec un gonflement dans les heures qui suivent, voire le lendemain. Les mouvements restent possibles et normaux.
L'application immédiate d'une poche de glace permet de soulager la douleur, mais aussi de réduire le gonflement.
Attention, il ne faut jamais pratiquer de massage ou d'application de chaleur sur une entorse au risque d'accentuer la douleur et d'aggraver les lésions.
Le traitement repose sur une courte immobilisation de l'articulation touchée (quelques semaines) à l'aide d'un bandage compressif ou strapping, suffisamment serré pour maintenir efficacement, mais pas trop, pour ne pas couper la circulation sanguine. On peut également recourir à une attelle amovible. Le fait de maintenir le membre surélevé pendant quelques heures, durant les trois premiers jours, est également bénéfique pour limiter le gonflement de l'articulation.
Bien entendu, tant que la douleur dure, elle peut être soulagée par un médicament antidouleur.
Ensuite, dans tous les cas, une reprise rapide de l'activité est conseillée afin de faciliter la récupération.
L'entorse grave avec déchirure du ligament
Si le ligament est déchiré, la douleur est particulièrement intense avec impossibilité de s'appuyer sur le membre atteint. Au moment de l'accident, la personne a parfois une perception de craquement. Les mouvements sont très difficiles et anormalement amples au niveau de l'articulation. Le gonflement de l'articulation est rapide (quelques minutes) et une ecchymose (bleu) survient dans les 24 heures environ.
Un radio ou une échographie s'impose afin de vérifier l'étendue des lésions et d'estimer d'éventuelles séquelles (douleur persistante, enraidissement, fragilité, instabilité...).
L'application immédiate de glace est recommandée. Ensuite, une immobilisation durant quelques semaines peut suffire, mais selon la gravité du déchirement (partiel ou total), une botte plâtrée ou en résine peut être utilisée pour immobiliser l'articulation. Une intervention chirurgicale peut se révéler nécessaire. Elle consiste à réparer le ligament lésé ou à réaliser une transplantation ligamentaire et elle est suivie d'une immobilisation plâtrée de 6 semaines.
Après une entorse, la réadaptation s'impose
Selon la gravité de l'entorse, une période plus ou moins longue de réadaptation est nécessaire. Elle doit être mise en œuvre le plus tôt possible. Elle aide les ligaments à retrouver leur capacité, à diminuer la raideur, à maîtriser la douleur et à renforcer la musculature affaiblie à la suite de l'immobilisation.
EN PRATIQUE
Comment appliquer de la glace sur une articulation ?
La poche de glace doit bien envelopper l'articulation et être maintenue avec un bandage ni trop lâche, ni trop serrée. Chaque application ne doit pas durer longtemps. Elle doit être arrêtée dès que cela devient douloureux (il ne faudrait pas léser la peau en la glaçant), puis reprise dès que c'est possible, tout en gardant le membre surélevé. La glace ne doit jamais être appliquée directement sur la peau. Il faut toujours placer un tissu entre la poche de glace et la peau. Les applications sont à répéter toutes les heures, ou toutes les deux heures, dans les deux jours suivant l'accident. Ensuite, elles peuvent être répétées à raison de 3 ou 4 fois par jour, tant que la douleur persiste.
Comment prévenir une entorse ?
Chez ceux qui pratiquent une activité sportive, la fatigue et le surentraînement sont des facteurs favorisant les entorses. La prévention passe surtout par le respect des règles d'échauffement. Le port de bandages souples sur les articulations menacées est également une précaution préventive efficace.
Chez tous les individus, la pratique régulière d'une activité physique douce contribue à renforcer les articulations et ainsi à se prémunir des entorses.
Et bien entendu, quelles que soient les activités réalisées, il est important de bien s'équiper en portant au minimum des chaussures adaptées.
Sources :
- Entorse de cheville cours de médecine Faculté Pierre et Marie Curie.
- Lamb S.E. et coll., Lancet, 373 : 575-81, 2009 ; Larousse médical, éditions Larousse.
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