Crise cardiaque : les facteurs de risque
A l'origine, cette étude avait été conçue pour évaluer l'importance de l'association entre les facteurs de risque cardiovasculaire et la survenue d'un infarctus du myocarde, mais également pour mesurer l'impact de chaque facteur de risque pris isolément ou bien en les associant avec les populations à risque. Elle avait porté sur 15.152 personnes ayant eu un premier infarctus du myocarde et 14.820 sujets témoins, issus de 262 centres répartis dans 52 pays. Les données avaient été recueillies à partir de questionnaires sur le mode de vie, les habitudes alimentaires, le tabagisme, les activités socio-professionnelles, les traitements médicaux, l'examen clinique (poids, périmètre abdominal, pression artérielle, fréquence cardiaque) et des examens biologiques (dont le rapport apoB/apoA1, deux lipoprotéines reflétant le taux de « bon/mauvais cholestérol »).
C'est ainsi que les scientifiques avaient identifié les facteurs de risque cardiovasculaire comme étant très fortement associés au risque d'infarctus du myocarde. De surcroît, l'impact de chacun de ces facteurs de risque était le même quel que soit le groupe ethnique, le pays, le sexe et l'âge de l'individu.
Ces 9 facteurs de risque sont les suivants :
- L'hypertension artérielle
- L'excès de cholestérol
- L'obésité abdominale
- Le diabète
- Le tabagisme
- Le manque d'activité physique
- Des apports insuffisants en fruits et légumes
- Le stress
Autrement dit, avec ces facteurs de risque, 90% des infarctus du myocarde sont prévisibles, ce qui a réfuté l'idée communément admise selon laquelle la crise cardiaque n'était prévisible que dans 50% des cas.
Cette conclusion signifie qu'il est donc possible d'agir pour corriger chacun de ces facteurs.
A titre d'exemple, voici l'évolution du risque d'infarctus du myocarde en fonction de l'intensité du tabagisme :
- 1 à 5 cigarettes par jour augmentent de 40% le risque d'infarctus ;
- 6 à 10 cigarettes doublent ce risque ;
- au-delà de 20 cigarettes quotidiennes, le risque est quadruplé.
Nous sommes tous concernés !
Les hommes comme les femmes sont concernés par ces facteurs de risque. En effet, si la principale différence entre les sexes réside dans l'âge de la survenue des troubles cardiovasculaires (à plus de 45 ans chez les hommes contre plus de 55 ans chez les femmes), elles sont tout autant concernées.
Les plus jeunes sont également très impliqués, étant donné qu'avec le développement de l'obésité et du surpoids infantiles, ainsi que celui du diabète, de l'hypertension artérielle, etc,les maladies cardiovasculaires risquent de toucher des individus de plus en plus jeunes.
La prévention, c'est efficace !
Entre 2002 et 2008, le nombre de personnes hospitalisées pour infarctus a diminué de 7,4%. Cependant, en 2008, 38 072 décès ont été attribués aux infarctus, même si le nombre de décès a beaucoup diminué grâce à des soins plus anticipés et mieux adaptés. La mortalité par infarctus représente toujours la deuxième cause de décès en France, après les cancers de la plèvre, de la trachée, du larynx ou des poumons.
Davantage d'infarctus à l'avenir ?
Malheureusement, trois facteurs sont préoccupants et contribuent à faire augmenter le nombre d'infarctus, surtout chez les jeunes femmes. Il s'agit du tabagisme, du diabète et de l'obésité. Le diabète a augmenté de 69 % entre 2000 et 2009, et dans un même temps, l'obésité de 4,4 %. Actuellement, chez les femmes de 45 à 54 ans, le nombre d'infarctus progresse de 5 % par an, depuis 2009, ce qui est absolument énorme.
Prévenir l'infarctus, des années de vie en plus !
Les maladies cardiovasculaires ne peuvent plus être considérées comme une fatalité. Il faut donc continuer à agir sur l'identification, la correction, puis le suivi des facteurs individuels. Les facteurs de risque devraient être systématiquement dépistés, et ceci de façon régulière. Nous devrions tous consulter un médecin, à intervalles définis, afin de dépister l'ensemble de nos facteurs de risque pour pouvoir les prendre en charge immédiatement, avant qu'il ne soit trop tard...
A la clé, une meilleure santé bien sûr, mais également des années de vie en bonne santé à gagner !
Sources :
- Etude présentée lors du congrès de la Société européenne de cardiologie à Munich, Caroline White, BMJ, septembre 2004 ; The Lancet, S. Yusuf, 11 septembre 2004.
- BEH (bulletin épidémiologique hebdomadaire) du 6 nov 2012. N° 41. Personnes hospitalisées pour infarctus du myocarde en France : tendances 2002-2008
- Fédération française de Cardiologie 2016. https://www.fedecardio.org/La-Federation-Francaise-de-Cardiologie/Presse/les-infarctus-chez-les-femmes-jeunes-pres-de-5-par
Crédit image : © Adobe stock