L'anesthésie de surface
Il s'agit de l'anesthésie dite topique qui peut insensibiliser la surface des gencives ou des joues. Le dentiste applique un gel à l'aide d'une sorte de coton-tige sur la zone concernée. Cette zone s'engourdit et il peut alors pratiquer une injection sans que vous ressentiez la douleur de la piqûre. Ce type d'anesthésie est très important chez les enfants, car cela leur permet de ne plus craindre le dentiste. Et la plupart des adultes préfèrent également ne pas ressentir la douleur de la piqûre !
L'injection de produit anesthésiant
Ici, il s'agit d'une injection en profondeur permettant d'insensibiliser la zone à soigner.
Avant de piquer, le dentiste désinfecte la zone où il va piquer ou demande à son patient de se rincer la bouche avec un produit désinfectant.
Il injecte le produit qui permettra de pratiquer une anesthésie locale ou régionale.
Dans l'anesthésie locale, le produit agit en endormant les terminaisons nerveuses de la zone à soigner.
Dans l'anesthésie régionale, le produit est injecté à un endroit précis pour anesthésier un tronc nerveux. Cela va donc endormir toute la zone concernée par ce nerf.
Dans certains cas, le dentiste peut pratiquer plusieurs injections, parfois même beaucoup dans la préparation de certains gestes chirurgicaux relativement lourds (mise en place d'implants dentaires par exemple).
Une fois l'injection faite, il faut ensuite attendre que le produit développe son effet. C'est parfois rapide, parfois plus ou moins long.
Par la suite, le dentiste doit parfois ajouter davantage de produit, car chaque personne va réagir différemment à l'anesthésie.
Après l'anesthésie locale
Après une anesthésie locale, il est possible de ressentir des douleurs et d'observer des hématomes. Il est difficile de dire si ces signes sont liés à l'anesthésie elle-même ou au soin.
La zone reste engourdie pendant un temps assez variable selon le type d'anesthésie et selon la personne. Il peut être difficile de parler, de siffler, et l'on peut même avoir tendance à baver, car il est parfois difficile de garder la bouche bien fermée.
Certaines fois, la personne traitée peut se mordre la langue ou la joue dans les heures suivant l'anesthésie, car sans sensations et avec une partie de la langue ou d'une lèvre paralysée momentanément, elle peut ne pas sentir qu'elle se fait mal pendant la durée d'action du produit anesthésiant.
Les produits de l'anesthésie locale
Les chirurgiens-dentistes utilisent des produits comme la lidocaïne, l'articaïne ou la mépivacaïne par exemple. Ces anesthésiques peuvent être associés à un vasoconstricteur comme l'adrénaline. Cette substance permet d'augmenter la durée d'action de l'anesthésie sans en augmenter la dose. Il permet aussi de moins saigner.
L'anesthésie au protoxyde d'azote (MEOPA)
C'est ce que l'on appelait « le gaz hilarant » ! Le dentiste fait respirer un gaz qui n'endort pas, mais entraîne « une sédation vigile » : la personne qui en bénéficie ne s'endort pas, mais elle ne souffre pas lors du soin. Elle est un peu « shootée » comme on dit ! Cette méthode ne peut être pratiquée que par un dentiste formé à cette méthode, car elle peut entraîner des risques qui sont à prendre en compte. C'est une technique utilisée parfois pour les enfants, les personnes handicapées mentales ou tout simplement pour les personnes qui en font la demande.
L'anesthésie générale
Lorsque les travaux dentaires à réaliser sont importants, ou que la personne supporte mal l'anesthésie locale, le dentiste peut proposer un soin sous anesthésie générale. C'est aussi possible pour les personnes phobiques du dentiste, ou celles qui ont d'importants réflexes de nausées lors des soins dentaires. Cela se pratique également pour réaliser en une seule fois des soins importants qui auraient autrement nécessité plusieurs séances en anesthésie locale.
L'anesthésie générale se pratique en clinique ou à l'hôpital au sein d'un bloc opératoire. Elle nécessite une consultation préalable auprès d'un médecin anesthésiste, ainsi que sa présence pendant l'intervention.
Il existe plusieurs types d'anesthésie générale. Certaines sont légères et sont associées à des anesthésiques locaux, d'autres sont plus profondes et ne nécessitent pas l'adjonction d'anesthésiques locaux.
L'hypnoanalgésie
Cette méthode consiste à utiliser l'hypnose pour provoquer une analgésie. On ne parle pas ici d'anesthésie, mais d'analgésie.
De plus en plus de chirurgiens-dentistes se forment à cette méthode. En effet, même avec une personne souhaitant une anesthésie classique, le dentiste formé est plus à même d'accepter les peurs de ses patients, d'être plus détendu avec eux et de les rassurer davantage.
L'hypnoanalgésie dentaire utilise plusieurs méthodes pour aider la personne soignée à entrer en état de conscience modifiée, puis à y rester de manière à ne plus ressentir la douleur de la même manière, de prendre de la distance et en quelque sortie de s'en dissocier.
Il semblerait que cela permette également de moins saigner, d'avoir moins de salivation gênante et moins d'infections.
Source:
- Ordre des dentistes du Québec. ttp://www.maboucheensante.com/fr/bouche101/restauration-remplacement-dents/anesthesie
- Soins dentaires sous sédation consciente au MEOPA. UCL (université Catholique de Louvain-la-neuve).
- Utilisation de l'hypnoanalgésie en odontologie Étude d'un cas clinique
Docteur Dominique Labastie. Mémoire du Diplôme Universitaire d'hypnose médicale et clinique
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