Ce que peut faire l'exercice pour votre cerveau
Des études de très grande envergure, ayant donc une fiabilité élevée, sont disponibles. Certaines ont porté sur de grandes cohortes suivies sur une dizaine, voire une vingtaine d'années.
En voici quelques résultats chiffrés :
- 1h30 de marche par semaine diminue le risque de démence de 20% chez les femmes, par rapport à celles qui marchent moins de 40 minutes ;
- Les hommes qui marchent 3km par jour ont un risque de démence deux fois moins élevé que ceux qui marchent moins ;
- Deux activités physiques de loisir par semaine diminuent de 62% le risque de faire une maladie d'Alzheimer.
- À partir de 65 ans, une pratique physique régulière diminue de 31% le risque de développer une maladie d'Alzheimer. (Canadian Study of Health and Aging)
- Après 70 ans, les capacités cognitives restent stables chez les personnes qui ont conservé le même volume d'activité physique. Chez celles qui ont diminué l'activité physique, ces capacités déclinent. (Finland, Italy, and the Netherlands Elderly)
- Entre 64 et 84 ans, le risque de déclin cognitif est deux fois plus bas chez les personnes pratiquant une heure d'activité physique par jour. (Zutphen Elderly Study)
- Après 65 ans et en seulement 3 ans, le risque de déclin cognitif est deux fois plus bas chez les personnes pratiquant une activité physique aérobie de plus de 30 minutes au moins 3 fois par semaine, par rapport à ceux qui n'en pratiquent aucune. Et cela ne concerne qu'une durée de 3 ans ! Il est possible que sur une durée plus longue, la différence soit encore plus importante. (Monongahela Valley Independent Elders Survey)
Quelle durée d'exercice faut-il pour que les résultats soient notables ?
D'après toutes ces études, plus la durée de l'exercice augmente, plus les bénéfices escomptés apparaissent. Une méta-analyse (Colcombe et Kramer) montre que les séances de 31 à 45 minutes donnent un meilleur résultat que des séances de 15 à 30 minutes.
Les recommandations de l'American College of Sport Medicine sont de pratiquer au moins 30 minutes d'activité physique d'intensité modérée chaque jour de la semaine ou 5 séances de 20 minutes d'intensité vigoureuse, ou bien encore une combinaison des deux. Et selon certaines études, la marche rapide peut suffire, à condition de la pratiquer tous les jours durant au moins 45 minutes.Il semble que pour observer des résultats mesurables sur les fonctions cognitives, il faille une durée minimale de 3 à 5 mois d'exercice physique régulier. Mais il est probable que les changements commencent bien avant que cela soit mesurable par des études !
À quel âge faut-il commencer l'exercice ? Le plus tôt possible bien sûr ! Toutefois, il semble qu'il n'y ait pas d'âge pour s'y mettre, les bénéfices sont toujours au rendez-vous, même si l'on commence après 70 ans… à condition de demander l'avis de son médecin pour se remettre à l'exercice de manière non agressive pour l'organisme. Ce qui est aussi important, c'est la régularité.
Pourquoi l'exercice physique est-il bénéfique pour le cerveau ?
L'effet préventif de l'activité physique vis-à-vis des démences serait en partie dû à la diminution des facteurs de risques cardiovasculaires qu'elle engendre. En effet, le sport aide à prévenir l'hypertension, le diabète, l'excès de cholestérol et le surpoids. L'exercice fait d‘ailleurs partie des traitements de première intention de ces affections.
On sait aujourd'hui que le sport a également un impact sur la santé cérébrale.
Actuellement, au moins 5 mécanismes semblent impliqués dans l'effet de l'exercice physique sur les fonctions cognitives. Ainsi l'exercice provoquerait :
- une augmentation du débit dans les artères du cerveau
- une augmentation de la plasticité des synapses, c'est-à-dire une amélioration de la capacité qu'ont nos cellules du cerveau (les neurones) à se connecter entre elles
- une augmentation de l'apparition de nouveaux neurones (neurogenèse)
- une augmentation des neuromédiateurs cérébraux (augmentation des substances permettant la transmission d'informations entre les neurones, substances comme la dopamine ou la noradrénaline)
- une augmentation de l'effort investi dans les tâches cognitives
Et pour conclure sur la prévention de la maladie d'Alzheimer
Pour protéger son cerveau, les activités sportives ont démontré qu'elles étaient de grandes protectrices de nos neurones et de leur fonctionnement. Alors, faites du sport si vous êtes motivé pour prévenir cette maladie !
Et si vous voulez encore mieux prendre soin de votre cerveau si précieux, deux éléments sont à ajouter à l'exercice physique :
- des programmes faisant travailler les fonctions cognitives ont été élaborés et ont démontré que cet entretien était bénéfique pour se protéger des démences
- les activités sociales contribuent également à cet effet préventif
- l'alimentation adaptée joue également un rôle important.
C'est ainsi que les personnes les plus actives intellectuellement, physiquement et socialement et dont l'alimentation est équilibrée, sont les mieux protégées contre la maladie d'Alzheimer.
Si vous souhaitez tester pendant 6 mois un programme de stimulation cérébrale permettant de réduire le déclin cognitif, Carte Blanche Partenaires et SBT vous offrent la possibilité de vous exercer gratuitement pendant 6 mois sur la cinquantaine d'exercices de la méthode HAPPYneuron : https://www.happyneuron.fr/carte_blanche
Sources :
- M. Audiffren, et N. André, C. Albinet. Effets positifs de l'exercice physique chronique sur les fonctions cognitives des seniors : bilan et perspectives. Revue de neuropsychologie.2011/4 (Volume 3) Pages : 92. DOI : 10.3917/rne.034.0207
- Fondation recherche sur Alzheimer. http://alzheimer-recherche.org/
- Dr Philippe Presles et Dr Catherine Solano, « Prévenir - Alzheimer, cancers, Infarctus et vivre en forme plus longtemps », éditions Robert Laffont, 2006.
- Lindsay J, Laurin D, Verreault R, et al. Risk factors for Alzheimer's disease: a prospective analysis from the Canadian study of health and aging. Am J Epidemiol 2002 ; 156 : 445-53.
- Van Gelder BM, Tijhuis MAR, Kalmijn S, et al. Physical activity in relation to cognitive decline in elderly men. Neurology 2004 ; 63 : 2316-21.
- Schuit AJ, Feskens EJM, Launer LJ, et al. Physical activity and cognitive decline, the role of the apolipoprotein e4 allele. Med Sci Sports Exerc 2001 ; 33 : 772-7.
- Lytle ME, Bilt JV, Pandav RS, et al. Exercise level and cognitive level: the MoVIES project. Alzheimer Dis Assoc Disord 2004 ; 18 : 57-64.
- Albinet CT, Boucard G, Bouquet CA, et al. Increased heart rate variability and executive performance after aerobic training in the elderly. Eur J Appl Physiol 2010 ; 109 : 617-24.
- Audiffren M, Abou-Dest A, Bouquet C, et al. Effects of two programs of physical activity on psychological functions in aging people. Med Sci Sports Exerc 2010 ; suppl. 42 : S54, Communication orale présentée
au cours du 57th Annual Meeting of the American College of Sport Medicine 2010, juin ; Baltimore, USA (résumé 818).
- Rahl RL. Physical activity and health guidelines: recommendations for various ages, fitness levels, and conditions from 57 authoritative sources. Champaign, IL, USA : Human Kinetics, 2010.
- Colcombe SJ, Kramer AF, Erickson KI, et al. Cardiovascular fitness, cortical plasticity, and aging. Proc Natl Acad Sci U S A 2004 ; 101 : 3316-21.
- France Alzheimer et maladies apparentées. La prévention https://www.francealzheimer.org/pr%C3%A9vention/pr%C3%A9vention/1547
Crédit image : AdobeStock