Une verrue, qu'est-ce que c'est ?
Une verrue est une anomalie située au niveau de la peau, le plus souvent des mains ou de la plante des pieds. Elles peuvent aussi se présenter sur le visage ou les zones génitales. Au niveau des mains, les verrues sont en relief, mesurant généralement entre quelques millimètres et un centimètre. Elles se situent assez souvent sur le tour des ongles. Pour les verrues plantaires, il en existe deux types : uniques ou multiples (verrues mosaïques). Enfin, les verrues du visage sont plutôt planes, tout comme les verrues génitales qui, elles, peuvent être parfois également en relief.
À quoi sont dues les verrues ?
Elles sont provoquées par des papillomavirus, une famille de micro-organismes comprenant plus de 120 virus différents. Ces virus ne sont pas tous agressifs. Ils sont très fréquents sur la peau et les muqueuses et environ 50 % des personnes en ayant à la surface de la peau n'ont aucune verrue. Nous ignorons pourquoi certaines personnes développent des verrues et d'autres non, mais les sujets présentant une immunité diminuée sont davantage susceptibles d'avoir des verrues.
Les verrues sont-elles contagieuses ?
Oui, mais les verrues ne sont que faiblement contagieuses. Le risque de transmission entre deux personnes est faible. Plus de la moitié d'entre nous a des papillomavirus sur la peau et pourtant peu d'entre nous développent des verrues. Il est donc inutile d'éviter de toucher la vaisselle ou le linge d'une personne contaminée.
Il faut cependant éviter d'écorcher, de gratter ou de faire saigner une verrue, car elle risque de se multiplier et de s'étendre. En effet, si une personne a déjà une verrue, c'est que son corps se défend mal contre ce papillomavirus et qu'elle risque de se surinfecter.
Comment éviter la multiplication des verrues ?
Il faut avant tout éviter de triturer une verrue déjà existante. Ensuite, désinfecter régulièrement la zone de la verrue quand elle est en traitement, afin que ce traitement ne contribue pas à multiplier les verrues.
Les différents types de verrues
- Les verrues cutanées sont les plus fréquentes, souvent présentes sur les mains et les pourtours des ongles. Une verrue très ulcérée (saignant, creusant la peau) doit faire l'objet d'une biopsie afin d'être certain qu'il ne s'agit pas plutôt d'un cancer.
- Les verrues plantaires sont de deux types : myrmécies, uniques sous la plante du pied avec souvent une coloration un peu noirâtre et parfois des douleurs à la marche, et mosaïques, multiples et peu épaisses, de couleur plutôt blanchâtre ou rosâtre.
- Les verrues planes se trouvent surtout au niveau du visage et du dessus des mains. Elles forment des plaques peu épaisses et sont souvent multiples.
- Les verrues filiformes ou « en pinceau » sont plus fréquemment retrouvées chez les hommes que chez les femmes et siègent au niveau des zones de rasage, des yeux ou autour de la bouche. Il s'agit de petites verrues.
- Les verrues génitales sont aussi appelées condylomes, ou encore crêtes de coq. Il s'agit d'une infection sexuellement transmissible se propageant par les relations sexuelles, mais aussi par le contact peau à peau. Elles peuvent être prévenues par un vaccin contre deux types de papillomavirus. Elles doivent être traitées rapidement à cause de ce risque de transmission.
- Les verrues séborrhéiques ou kératoses séborrhéiques. Il ne s'agit pas ici de verrues liées à des papillomavirus, mais de lésions de la peau en grande partie liées au vieillissement. La peau est épaissie, souvent de couleur plus sombre et sur une zone délimitée dont la taille varie généralement entre 5 mm et 1 cm.
Quel traitement pour les verrues de la peau ?
- Le traitement des verrues situées au niveau de la peau n'a rien d'urgent, car une grande partie d'entre elles disparaît spontanément : environ 42 % des verrues cutanées disparaissent en deux mois, 53 % après six mois et 65 % après deux ans.
- En cas de verrues entraînant une gêne physique, esthétique ou fonctionnelle, il est logique de les traiter.
Les verrues plantaires doivent être traitées, car elles entraînent souvent une gêne et parfois des douleurs.
- Si les verrues ont moins de 2 ans, le traitement doit être le plus doux possible et il est licite de proposer des traitements « de grand-mère ».
- Si les verrues ont plus de 2 ans et persistent, le traitement fort est conseillé. Il peut consister en diverses solutions :
- Application locale de produit à base d'acide salicylique ou d'acide lactique ;
- Cryothérapie, soit application locale d'azote liquide froid ;
- Techniques chirurgicales : électrocoagulation au bistouri électrique, laser ou curetage.
- Le traitement des verrues génitales ou condylomes.
Le traitement préventif consiste à faire un vaccin contre les papillomavirus (de type Gardasil®).
Le traitement curatif utilise soit des traitements avec application locale, soit la cryothérapie et le laser. Les partenaires sexuels doivent aussi être traités sous peine de récidive mutuelle.
- Le traitement des verrues séborrhéiques.
Il consiste à brûler les lésions à l'azote liquide ou par électrocoagulation.
En résumé, devant une lésion de la peau, s'il s'agit de toute évidence d'une verrue (comme dans le cas d'une verrue sur la main), il est naturel d'attendre quelques mois. Si en revanche on n'est pas certain qu'il s'agisse d'une verrue, il est fortement conseillé de consulter un dermatologue pour un diagnostic et un traitement adapté.
Sources :
- Markus Streit : Verrues – tableaux cliniques et traitement. Forum Med Suisse 2014;14(35):634–639
- C.Lanier, F. Poffet. Dermatologie.acne – Verrues cutanées – Mycoses. juillet 2013. Hôpitaux universitaires de Genève.
- Les verrues. Société Française de Dermatologie http://dermato-info.fr/article/Les_verrues
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