D'inestimables bénéfices pour l'enfant
L'allaitement offre au bébé un lait inimitable, parfaitement adapté à ses besoins et à son développement. Les laits infantiles (en général lait de vache modifié ou maternisé) ou les laits de vache ne peuvent reproduire la composition nutritionnelle et l'apport en produits biologiques du lait maternel.
En effet, le lait maternel évolue constamment selon les besoins du bébé au fil des jours, des semaines et des mois, en fonction de la température extérieure, de l'alimentation maternelle (son goût varie), et même durant la tétée.
Il est également démontré qu'avec un lait artificiel, un enfant présente un sur-risque d'infections, notamment gastro-intestinales, davantage d'allergies, en particulier en cas d'antécédents familiaux.
Le non allaitement augmente également les risques de diabète et d'obésité.
Pour la maman aussi, les avantages sont nombreux...
Allaiter s'apprend et demande donc un temps d'apprentissage, duquel la mère peut tirer des bénéfices.
L'allaitement entraine la réduction rapide du volume de l'utérus à la suite de l'accouchement et exerce un effet protecteur contre certains cancers, comme par exemple le cancer du sein. Il permet également à une femme de reperdre plus facilement le poids excédentaire qu'elle a pu prendre pendant sa grossesse.
Allaiter, c'est un gain de temps, de sommeil (le lait est tout prêt), une économie financière, c'est rapide et pratique. En effet, il n'y a pas de biberon à préparer en pleine nuit, rien à prévoir en cas de sortie et les besoins de l'enfant peuvent immédiatement être satisfaits. Enfin, c'est un moment privilégié, un échange et le début d'une relation intime avec son enfant.
Allaitement ou non, une décision personnelle et respectable
Le fait d'apprécier l'intérêt de l'allaitement maternel doit s'associer à une aide pour les femmes décidant de ne pas allaiter leur enfant. C'est un choix personnel qui leur appartient, ainsi qu'à leur couple, et qui doit évidemment être respecté. Mieux vaut donner un biberon de bon cœur que d'allaiter à contrecœur !
A noter que beaucoup de personnes pensent que l'allaitement ne présente en réalité aucun avantage. Allaiter, c'est normal et cela devrait être la référence. C'est le fait de ne pas allaiter qui entraîne des inconvénients pour la femme et l'enfant. Or l'industrie du lait cherche à présenter l'allaitement comme un « plus » et non comme un acte banal et normal.
Il est important d'aider et de soutenir les femmes qui n'ont pas pu allaiter leur enfant pour diverses raisons. A côté de l'alimentation, le plus important pour un enfant, c'est l'amour qu'on lui donne.
Dès la naissance
Le bébé doit être mis au sein le plus tôt possible après l'accouchement, même en cas de césarienne. C'est la tétée qui favorise la montée de lait. Le personnel de la maternité peut aider à cette mise en route et prodiguer les conseils de base (installation confortable, position du bébé, etc.). Aujourd'hui, finies les tétées chronométrées. On recommande l'allaitement à la demande, sans limitation du nombre de tétées, de leur fréquence ou de leur durée. De cette façon, l'enfant est pleinement satisfait. Il faut savoir que plus il y a de tétées, plus il y a de montées de lait. Il faut donc éviter de donner des biberons de lait infantile en complément durant les 4 à 6 premières semaines car cela bloque les montées de lait et diminue donc la production de lait maternel. En effet, un biberon de plus, c'est une tétée de moins donc une stimulation moindre des montées de lait. Dès qu'un enfant commence à prendre des biberons, le risque est de le sevrer progressivement. Car il y aura moins de lait (à cause du nombre de tétées diminué) et d'autre part, l'enfant va « désapprendre » à téter le sein, ce qui demande bien plus de force que téter un biberon. Du coup, il tétera le sein moins efficacement et stimulera moins les montées de lait. Donc moins de tétées et plus de biberons correspondent à un début de sevrage. C'est une bonne chose pour une femme souhaitant sevrer son enfant, ça ne l'est pas pour une femme voulant poursuivre l'allaitement selon les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
En cas d'absence de la maman, il est possible d'utiliser un tire-lait mécanique ou électrique pour préparer des biberons de lait maternel. Il se conserve 6 heures à température ambiante, jusqu'à 8 jours au réfrigérateur (il contient des cellules vivantes luttant contre les bactéries), deux semaines dans le compartiment surgelé d'un réfrigérateur, et pendant quatre mois dans le compartiment congélateur 3 étoiles. Mais il est recommandé de ne pas le réchauffer au micro-ondes car cela détruit certains de ses composants. Le verre est le meilleur contenant pour le conserver.
Certaines femmes ont peur de ne pas avoir suffisamment de lait, d'avoir des seins trop petits ou de proposer un lait peu nourrissant. Toutes ces idées sont inadaptées. À partir du moment où le bébé tète régulièrement, dès la naissance, la maman aura toujours suffisamment de lait, et de bonne qualité, même si les seins sont de petite taille. La glande qui fabrique le lait n'a rien à voir avec la taille des seins (liée à la graisse qui entoure la glande), la quantité de lait dépend du nombre et de la durée des tétées, et la qualité du lait sera toujours bonne !
Les hôpitaux « amis des bébés »
Il existe un label international qui est attribué aux maternités qui soutiennent les femmes dans leur désir d'allaitement. En France, seuls 30 maternités ont reçu ce label, ce qui correspond à une couverture de seulement 6 % des naissances. Pour une femme qui souhaite réussir son allaitement, il peut être intéressant de choisir une telle maternité quand elle le peut.
Combien de temps faut-il allaiter ?
La recommandation officielle de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est d'allaiter exclusivement jusqu'à 6 mois révolus (zéro biberon pendant 6 mois), puis la poursuite de l'allaitement jusqu'à l'âge de 2 ans voire plus. Malheureusement, c'est difficilement réalisable en France où les congés de maternité sont trop courts. Résultat, moins de 5 % des femmes allaitent encore à 4 mois malgré ces recommandations de l'OMS (65 % en Suède et en Suisse).
Dans la pratique, tout allaitement est bon pour la mère et l'enfant, même pour une durée plus courte et même pour une durée de quelques jours ! Il n'existe pas de limite maximale d'allaitement. A partir de 6 mois environ, lorsque l'allaitement continue, la diversification alimentaire débute. L'allaitement peut être poursuivi aussi longtemps que la mère et l'enfant le désirent, idéalement jusqu'à au moins 2 ans comme le recommande l'OMS, voire davantage.
En cas de reprise du travail, il est possible et bénéfique de continuer à allaiter bébé deux fois par jour, le matin et le soir.
Le sevrage, idéalement en douceur
Pour le sevrage, il est recommandé de prendre le temps, afin qu'il soit progressif, en supprimant les tétées une par une. Idéalement, il faudrait supprimer une tétée par semaine, ce qui aboutit un sevrage d'une durée de trois semaines. Dans tous les cas, il est bon de planifier le sevrage pour pouvoir offrir à l'enfant un espace de deux ou trois jours entre chaque suppression.
La reprise du travail reste compatible avec l'allaitement (non exclusif) avec une tétée du matin et/ou du soir, voire l'utilisation d'un tire-lait.
Les mamans fumeuses
Le tabac est nocif pendant la grossesse mais également pendant l'allaitement. Toutefois, il est toujours préférable d'allaiter, même si la mère est fumeuse ! Elle doit, tout comme durant la grossesse, réduire sa consommation autant que possible, et surtout éviter de fumer juste avant la tétée, et apprécier ce moment privilégié.
Si la nicotine passe dans le lait, le bébé ayant déjà été exposé durant la grossesse, l'allaitement lui permet un sevrage progressif de nicotine, tout en bénéficiant des bienfaits du lait maternel.
Les patches et autres substituts nicotiniques ne sont pas contre-indiqués durant la grossesse, ni durant l'allaitement. Le seul impératif est de ne pas prendre de substitut oral juste avant la tétée, mais d'attendre la fin de celle-ci.
Si l'on parle du tabac, n'oublions pas de souligner que la consommation d'alcool est également rigoureusement déconseillée...
Et enfin, une femme qui allaite doit respecter une hygiène alimentaire saine et variée.
Sources :
- Programme National Nutrition Santé (PNNS) : Allaitement maternel, les bénéfices pour la santé de l'enfant et de la mère.
- Initiative hôpital ami des bébés : https://amis-des-bebes.fr/tout-sur-ihab.php
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